La Story Nostalgie

Daniel Balavoine (Episode 2)

21 janvier 2025 | 3 min 34 sec

Chaque 14 janvier, ils et elles sont encore nombreux à se souvenir de ce jour où ils ont appris l'improbable disparition de Daniel Balavoine. Brice Depasse vous raconte pourquoi il était le chanteur pas comme les autres.

Je me souviens à la rentrée 1978 quand on chantait dans les couloirs du collège Le chanteur de Daniel Balavoine, on croyait du haut de nos 16 ans que c’était un génial nouveau venu, encore un ! Pourtant, comme son camarade Alain Bashung, on l’avait vu pas mal de fois ces dernières années dans des émissions de télé. Mais allez savoir pourquoi, pas son heure, sans doute, on ne l’avait pas imprimé. Bon, son premier 45 Tours solo, en 1973, on l’a pas vu passer, normal, il s’est vendu à 50 exemplaires. Ça vous dit d’en entendre un bout? … Ben oui, vous pensez bien, c’est pas du Balavoine, ils ont beau croire en lui chez Vogue, le directeur artistique lui a imposé des arrangements qui ne lui vont pas du tout. Daniel va finir par claquer la porte mais avant ça, il est choriste dans une comédie musicale, ça s’appelle La révolution française, une grosse production qui fait le tour de toutes les télés, radios, avec un double album, paru chez Vogue, bien entendu. Mais si la musique est signée Claude-Michel Schönberg, ce n’est pas encore Les Misérables, ce spectacle n’est pas un gros succès. Le métier français n’est encore nulle part, c’est pas demain qu’on fera un Hair ou Jesus Christ Superstar à Paris, entend-on dire. Mais Daniel n’y croit pas. Il est au contraire convaincu qu’on peut faire, à tout le moins des albums concept comme les British. Et il trouve, grâce à sa collaboration avec Patrick Juvet, une oreille attentive chez Eddie Barclay, voilà un producteur qui laisse la direction musicale aux artistes et il a bien raison. C’est vrai que les albums que Balavoine sort chez lui sont formidables pour l’époque. Le premier en 1975 se vend à 10.000 exemplaires, sans quasiment passer à la radio. Joli mais pas de quoi en vivre.

Le suivant qui sort deux ans plus tard, moins variété, plus rock progressif, Les aventures de Simon et Gunther, récolte un petit succès, de très bonnes critiques et surtout pas mal de passages télés qui lui valent de retenir l’attention d’un téléspectateur pas comme les autres. En effet, en 1977, un certain Michel Berger, l’homme qui a ressuscité contre toute attente la carrière de France Gall est en train d’écrire non pas une comédie musicale mais un opéra rock. Et il se dit que Balavoine incarnerait bien son personnage de loubard, Johnny Rockfort. La similitude entre la pochette de Starmania et de l’album de Balavoine est d’ailleurs frappante. Mais Eddie Barclay trouve que 20.000 exemplaires, c’est peu par rapport à l’argent investi. Le disque a coûté cher et il a donc perdu de l’argent. Daniel serait-il maudit comme son pote Bashung sur l’album duquel il a tenu les chœurs ? Encore un beau disque qui ne s’est pas vendu. Si vous ajoutez à ça, le groupe que Daniel a monté et qui a sorti deux singles qui n’ont pas marché, ça commence à faire beaucoup d’échecs pour un chanteur.

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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