La Story Nostalgie

Beat it, la machine à propulsion de Michael Jackson

30 avril 2025 | 3 min 43 sec

Quand en février 1983, Beat it de Michael Jackson sort quelques semaines à peine après un Billie Jean encore N°1 des ventes, nous sommes au coeur du miracle, le moment exact où les ventes partent de l'album Thriller en vrille. Notice explicative ...

Les années 80. Quel bonheur d’avoir vécu ça. La musique bougeait de partout et nous bousculait de ses trouvailles enthousiasmantes. Et ne vous avisez pas de piquer ce qu’un autre a fait, non, que du contraire, si vous voulez que ça marche pour vous, il faut que vous surpreniez tout le monde. Et c’est ce qu’a fait Michael Jackson, avec son pote Quincy Jones et une sacrée brochette de musiciens. Oui, c’est vrai qu’il faut avoir vécu la sortie à quelques semaines d’intervalle de Billie Jean et de Beat it pour comprendre pourquoi le succès de Michael Jackson parti en vrille comme jamais ce n’était arrivé.

Beat it, c’était en février 1983, en pleine folie Billie Jean, alors N°1. Il s’agissait déjà du troisième single issu de l’album Thriller. Un truc de fou, n’est-ce pas ? Ben oui, justement, c’est ça la grande idée de Michael ; faire le même coup que les Beatles près de 20 ans plus tôt. Je vous raconte …

Hé oui, l’année précédente, le timide Michael ne s’en était pas caché à Quincy : il voulait réaliser le plus grand disque de tous les temps. Ce qui avait fait sourire son producteur. Mais Quincy respecte, alors on va tout faire pour, en ne lâchant rien.

Michael, si tu veux toucher le public blanc, tu devrais faire un titre très rock.

Super, j’adore ça.

Alors, fais-moi un titre dans le genre My Sharona.

Gigantesque tube mondial par le groupe The Knack deux ans plus tôt, même un jazzman comme Quincy Jones le connaît, c’est dire.

Alors Michael tape, cogne dans sa tête. Ça doit déménager grave, vrombir, et bien sûr chanter. Et pour bien expliquer ce qu’il veut aux musiciens du groupe Toto qui travaillent avec lui, Michael enregistre tout avec sa voix et ses mains.

Alors ça cogne, ça frappe, ça gratte dur ; Michael n’est jamais content, tout est tellement poussé à fond qu’à un moment un baffle se met à brûler.

Ce son de ouf de l’intro qui nous a tous marqués d’emblée, c’est Michael qui l’a trouvé. Enfin, il a sauté sur le compositeur Tom Bahler quand il l’a joué sur son Synclavier, le premier synthé numérique. C’est quoi ça, je le veux ; et à nouveau, il le pousse à fond. Quant au gros coup de tom comme un coup de poing de cinéma qui nous a aussi tous interpellés à l'époque, c’est encore Michael qui le trouve quand un objet tombe sur l’étui d’un instrument. Michael bondit aussitôt sur l’objet et le fait retomber dessus.

Mais c’est génial, ça ! Bruce, tu peux enregistrer ce bruit ?

Alors le fidèle et génial ingénieur du son l’enregistre, on le pousse à bloc, lui aussi, et d’ailleurs vous allez faire pareil pour réécouter le titre, en faisant cette fois à attention à ces fameux sons qui nous sont, avec les décennies, devenus si familiers mais qui à l’époque, étaient inédits. Vous allez voir que vous n’allez plus entendre que ça cette fois, et comprendre pourquoi ces années 80 ont été si incroyables.

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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