La Story Nostalgie

Björk Star Alternative des 90's (Episode 3)

5 mars 2025 | 3 min 23 sec

Suprenantes années 90 qui ont pris une toute autre tournure que ce que la décennie précédente laissait présager. Le début tonitruant de la carrière solo de Björk, après la séparation de son groupe Sugarcubes, en est un bel exemple.

Pour ceux qui s’en souviennent, jusque dans les années 80, le rock, la soul, la pop, ça ne pouvait être que Britannique ou Américain. Point. Et quand il y avait des locaux, en clair du Belge ou du Français, c’était soit l’exception, soit pathétique. Au mieux on l’achetait parce qu’il fallait soutenir la production locale et si ça sonnait pas bien, c’est normal, c’est fait ici.

Et puis les années 80 ont tout changé. Téléphone, TC Matic, Pierre Rapsat, Chagrin d’Amour ,Indochine, on commence à trouver ça normal que les gens de chez nous fassent aussi bien. Là-dessus, on en voit débarquer de Suède évidemment, avec Europe et; qui n’a rien à voir avec Abba, Roxette, et puis de partout ailleurs. Et quand je dis partout, plus c’est exotique, plus ça attise notre curiosité.

Tiens je me souviens, en 1987, on me met un 33 Tours dans les mains. Le groupe se nomme les Sugarcubes. J’entends encore la voix : c’est islandais. L’Islande, pays plus de trois fois comme la Belgique mais perdu au milieu de l’Atlantique gelé, entre le Groenland et la Norvège. Et encore si ce n’était que ça car c’est le 300.000 habitants en tout et pour tout qui interpelle. 3 habitants au km2 et y a des mecs qui arrivent à monter un groupe pop. Quoi ? Le disque est immédiatement sorti de sa pochette, posé sur la platine … eeet c’est vachement bien ! C’est du rock, indépendant, ça sonne bien. Juste qu’il faut s’habituer à la voix de la chanteuse, elle a une voix de gosse et elle chante d’une manière très particulière, tout en restant mélodique.

C’est quoi son nom ? On scrute l’arrière du disque, quatre gars et une fille, très jolie, sur la photo, en tout cas. Son nom : Björk Guðmundsdóttir. Oui j’ai quelques notions d’Inuit et de Viking, bon, on va l’appeler Björk ?

Et c’est vrai qu’on n’étaient pas les seuls le soir du 11 décembre 1988, au Vooruit à Gand pour les voir jouer mais on n’imaginait pas, bien sûr, que cette petite boule d’énergie devant la scène allait devenir une des égéries des années 90 quand quatre ans plus tard, Björk allait continuer en solo, avec une musique, il est vrai très différentes mais une attitude et une branchitude qu’on n’avait plus vue depuis Nina Hagen et Yoko Ono, un mélange des deux. Comme notre Arno après TC Matic, Björk va instantanément devenir une figure d’un rock expérimental qui plaît au grand public que nous sommes. Car il y a quelque chose en eux d’authentique dans leur posture d’artiste en marge. Björk est un peu la petite sœur surdouée mais fragile de nos années 90, son énorme audience aux Etats-Unis en est la preuve, on l’a d’ailleurs retrouvée en duo avec le compositeur de B.O. phare des années 90, David Arnold. Si ce film avec Harvey Keitel n’est pas sorti chez nous en 1993, ni après, la voix de Björk résonne encore dans la légende de cette décennie.

A la suite...

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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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