Les tubes ont perdu la face

Richie Valens : La Bamba (1959)

30 mars 2025 | 2 min 51 sec

C’est l’histoire d’une fatalité. Jamais les choses n’auraient dû tourner de la sorte et pourtant, le 3 février 1959, trois chanteurs de rock immensément célèbres aux Etats-Unis mouraient ensemble dans le crash d’un petit avion.

Le nouveau podcast captivant de Nostalgie, présenté par Brice Depasse, explore un aspect méconnu mais passionnant de l’histoire de la musique : les Face B.

C’est l’histoire d’une fatalité. Jamais les choses n’auraient dû tourner de la sorte et pourtant, le 3 février 1959, trois chanteurs de rock immensément célèbres aux Etats-Unis mouraient ensemble dans le crash d’un petit avion. Buddy Holly, le plus redoutable concurrent d’Elvis Presley, The Big Bopper, animateur et chanteur country, et le tout jeune Ritchie Valens dont le premier 45 Tours, ou presque, était depuis quelques semaines en tête des ventes.

Oui, ce soir du 2 février, il fait très froid dans le nord des Etats-Unis où ces artistes sont en train de participer à une tournée d’hiver. Et comme le bus dans lequel ils se déplacent d’état en état a une panne de chauffage, il est hors de question pour Buddy de se ruiner la santé le lendemain, gelé durant des centaines de kilomètres dans une guimbarde à roulettes. Alors il loue les services d’un pilote d’avion car il y a dans la ville où ils jouent un petit aérodrome. The Big Bopper étant déjà malade, il réserve un siège, les deux restants étant pour Buddy et son bassiste. Mais voilà, Ritchie Valens, 17 ans, vient de Los Angeles, et même de plus loin au sud, et ce froid qu’il affronte pour la première fois, c’est pas possible. Alors, il propose à Jennings, le musicien de Buddy Holly de jouer son siège à pile ou face, et il gagne. La suite, vous la connaissez.

Vous imaginez le choc le lendemain quand la presse titre sur l’accident surtout publie les photos du crash, dans les terres gelées de l’Iowa. Les disques des artistes décédés en pleine gloire sont évidemment pris d’assaut dans les magasins mais voilà Ritchie Valens n’a sorti qu’un 45 Tours au solide potentiel et la demande est énorme, surtout en Europe, où la nouvelle a particulièrement choqué. Alors beaucoup de firmes de disques de chez nous vont se tourner vers la face B du premier tube américain de Valens. Il s’agit d’une version rock’n’roll d’une chanson traditionnelle et populaire mexicaine, un truc assez inattendu mais bon, ça devient à la mode de mettre à la sauce rock des vieux morceaux. Et puis cette version a de l’allure, et le gars à un style, du punch. On n’en regrette que plus la rapidité avec laquelle il nous a quittés. Qui sait, la musique des années soixante aurait peut-être été différente, avec Ritchie Valens, la première star du rock latino, et le New Yorkais Buddy Holly au sommet des ventes. Les Beatles n’auraient peut-être pas fait la musique, quoique, à leurs débuts, ils ont chanté Buddy Holly et Ritchie Valens. Comme tout le monde, car ça, c’est de la face B !

Branchez-vous sur Nostalgie et laissez-vous emporter par "Les tubes ont perdu la face" : une célébration de ces moments où la Face B a pris sa revanche sur la Face A, pour inscrire son nom dans la légende. Un podcast à écouter et réécouter sans modération, sur Nostalgie.be, l'application Nostalgie Belgique et les plateformes d'écoute.

Les tubes ont perdu la face

Brice Depasse explore un aspect méconnu mais passionnant de l’histoire de la musique: ces moments où la Face B de vos vinyles préférés a pris sa revanche sur la Face A, pour inscrire son nom dans la légende.

Les tubes ont perdu la face
Richie Valens : La Bamba (1959)
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